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mardi 27 septembre 2011

Huy: Comme quoi, les attitudes à gerber sont autour de nous, tout tout près.


Ceci me met en colère!
Comme quoi, les attitudes à gerber sont autour de nous, tout tout près.
Faut-il, dès lors, s'étonner de l'indifférence envers les familles rhoms de Bruxelles, de l'arrogance de va-t-en-guerre de nos gouvernements collabos de l'oligarchie?
Alors soutenons l'humanité respectueuse en allant marcher Le VENDREDI 7 OCTOBRE 2011 de 18h à 21h dans les rues de leur village à la
Sarte-à-Ben (ça ne s'invente pas)

Hug!


L'objet de la colère :




Hervé Caps et sa famille espèrent vivre heureux dans ce quartier qu’ils ont choisi à La Sarte, à Ben.
HUY - Hervé Caps et sa famille vivent à la Sarte, à Ben, sur ce terrain qui accueillera leur maison de bois. Là, il écrit à ses voisins en signe d’apaisement.

Ils voulaient vivre, simplement vivre. Mais leur histoire est tout sauf simple. Hervé Caps et sa famille sont propriétaires d’une des maisons en bois de la Sarte, à Ben-Ahin. Depuis un peu plus d’un an, ils vivent sur leur terrain, dans une yourte, en attendant que leur maison soit construite. Et leur histoire s’apparente plus à un mauvais film qu’à une joyeuse aventure. À un point tel qu’Hervé Caps vient d’écrire à ses voisins. Tous ses voisins de la Sarte, de Solière, du quartier du Bois des Rois aussi. Une même lettre qu’il est allé déposer dans chacune des
300 boîtes aux lettres qu’il avait visées. « Ce message, très personnel finalement, exprime la situation de vie actuelle de notre famille », explique-t-il.

Son rêve d’une maison

Dans cette longue mais poignante lettre, il raconte. Son rêve d’une maison en bois. D’une maison proche de la nature, construite avec des matériaux sains. D’un projet de vie qu’ils sont aujourd’hui une poignée à partager. Sauf que la vie dans ce paisible quartier hutois n’est pas aussi simple que cela car certains villageois ne voient pas d’un bon œil le développement de maisons à la construction moins classique… Alors ? Hervé Caps a décidé d’ouvrir son cœur aux villageois, à tous ses voisins qu’ils soient opposés ou pas à son projet de vie. Simplement en un appel à l’apaisement. Il les invite ainsi à pousser la porte de sa yourte afin que sa famille et lui leur expliquent leur projet. « Je ne vous ai jamais rencontré. Je voudrais donc aujourd’hui vous demander une heure, une minute, un instant de votre temps. » Et d’ajouter : « j’aimerais comprendre comment je peux recevoir tant d’opposition de la part de quelques voisins […] et pourtant, vivre tant d’empathie envers vous tous qui, chaque jour, me faites signe en passant devant ma porte. » Avec l’espoir que cette lettre permettra à ces familles, à leurs voisins d’enfin s’expliquer puis d’enfin cohabiter en bonne entente. Encore possible, ça ?

Une décision rapide du collège

Où en est-on ? Le Conseil d’État a cassé le permis d’urbanisme, les dérogations n’étant pas assez motivées. La construction de cinq maisons en bois est donc interrompue. Le collège communal doit à nouveau statuer en fonction de la législation actuelle. En expliquant pourquoi il accepte, ou refuse, chacune des dérogations demandées pour chacune des constructions. «On doit vérifier l’aspect juridique des choses, explique le 1er échevin Joseph George. Il n’y a pas de nouvelle demande de permis à introduire (NDLR, ce que les demandeurs ont pourtant fait fin de la semaine dernière), c’est l’ancienne demande qui continue?» À quand la décision du collège communal ? «À bref délai mais cela nécessite du temps afin de faire les choses correctement. Et puis, indépendamment de l’issue de la procédure, le collège espère l’apaisement.»

L'intégralité de la lettre :
Chère Voisine, Cher Voisin, Madame, Monsieur,


Je me nomme Hervé Caps. Avec mon épouse et nos enfants, nous habitons à la Sarte-à-Ben, rue du Puits 49, un numéro fraîchement assigné. Notre installation dans la rue date du 28 juillet 2010, pour être précis.

Lors de l'achat de notre partie de terrain, en copropriété, notre souhait était double : construire une maison et y vivre. Si ce souhait semble naïf dans notre société démocratique, il fait aujourd'hui face à de nombreux obstacles dans la pratique.

Construire notre maison impliquait l'obtention d'un permis de bâtir ; ce qui ne fut pas sans peine, comme vous le savez. La polémique a fait rage et la justice en fut saisie. Le résultat de cette requête à l'encontre de notre permis de bâtir fut annoncé fièrement par Monsieur XX, scandant "on a gagné", une corne de supporter de football à la main...

La seconde partie de notre rêve était donc de vivre... simplement vivre. Naturellement, le droit à la propriété et celui d'aller-et-venue nous étant acquis, nous pensions vivre sur "notre terre", sur ces quelques mètres carrés que nous possédons dans ce si joli hameau. Cela était sans doute sans compter sur l'acharnement que peuvent avoir les humains à maltraiter leurs semblables...

Vous qui lisez cette lettre, ne me connaissez sans doute pas ; peut-être s'est-on déjà salué d'un signe de la main lorsque vous passez devant chez nous, devant cette yourte qui semble tant gêner les familles VV, WW, XX, YY et ZZ. Elle semble gêner au point que la police ait été interpellée ; au point qu'un conseiller communal ait été convié chez ces mêmes familles pour, ensuite, interpeller le Collège Communal à notre encontre. La vérité est simplement que nous habitons en yourte depuis deux ans. Une année passée à attendre que la Ville de Huy nous autorise à habiter sur notre terrain, et une année passée auprès de vous. La réalité est celle d'une famille qui a pour projet de vie actuel de construire sa maison, avec ses enfants, avec ses mains, en réduisant les trajets entre une location lointaine et coûteuse et un chantier fantôme. Ce choix est personnel et nous ne prétendons pas prêcher en sa faveur. Vous êtes cependant toujours les bienvenus, même avec la curiosité pour seul guide.

En passant dans la rue, vous avez évidemment vu également notre maison, ou plutôt, nos maisons. Ces fameuses maisons en bois, ces "maisons palissades", ces "maisons hangars". Les plus intéressés d'entre vous sont même peut-être venus voir, de derrière, à quoi ressemble une maison bioclimatique... et oui, elle est ouverte vers le sud... et la rue est malheureusement au nord. S'il vous a été dit que nous procédions à un déni des lois, c'est que l'on vous a menti. S'il vous a été dit que nous voulions exprimer un compromis entre ces lois et la rationalisation de l'énergie de notre construction et celle que consommera la maison dans le futur, on vous a dit la vérité. Mais l'objet de cette lettre n'est pas de vous convaincre sur un mode de construction plutôt qu'un autre. L'objet de ce courrier est d'attirer votre attention sur le malaise que nous vivons, sur l'hostilité et la violence dont nous sommes sujets, depuis dix ans déjà. Nous sommes, comme le résument si bien Madame et Monsieur WW - président du comité de quartier - des envahisseurs que l'on va chasser, et plus vite que vous ne le croyez. Et cela commencera - je paraphrase la même source - par la démolition de ces horreurs, dans les trois ans... Et Monsieur XX d'afficher son objectif de nous épuiser financièrement afin que nous soyons obligés de partir.

Voici donc où en sont les choses : cinq maisons que quelques familles veulent détruire (elles le voulaient avant même leur construction, et elles le voudront pour toute nouvelle construction qui ne paierait pas son droit d'entrée en finançant les procès contre nous), une famille que l'on veut expulser de chez elle, des enfants qui demandent pourquoi. Pourquoi on ne peut pas habiter chez nous ? Pourquoi on veut casser la maison ? On va aller où Papa ? On va aller où Maman ? Pourquoi vous pleurez ? Autant de questions auxquelles nous ne pouvons répondre. Autant de sujets tristes et profonds que des enfants ne devraient pas connaître. Autant de questions que nous n'aurions pas à nous poser si quatre ou cinq familles ne s'acharnaient à imposer leur vision dans ce hameau.

S'il est évident qu'il est peu habituel d'habiter en yourte, il n'en reste pas moins que nous sommes des humains, inscrits dans la société. Notre maison ne rencontre pas les attentes de vous tous, c'est également évident. Notre but n'est cependant pas d'exacerber la fantaisie d'un architecte (qui n'est d'ailleurs plus M. A., contrairement à ce que certains voisins disent) mais bien celle de construire dans le respect de l'Homme et de la Nature, avec des matériaux sains et locaux. Dans ce contexte, il y a quelques années, sans doute à plusieurs reprises, l'on vous a demandé de signer des pétitions à notre encontre, de remplir des lettres de plainte, de réclamation... Vous recevez régulièrement des courriers dans vos boîtes, vous relatant une vérité déformée et de nombreux mensonges (nous voulons faire des maisons témoins, il y aura un atelier de menuiserie, l'eau coule sur la chaussée depuis que nous avons acheté le terrain...).

Je ne vous ai jamais rencontré. Je voudrais donc aujourd'hui vous demander une heure, une minute, un instant de votre temps. Pour quoi ? Pour me dire (notre yourte vous est toujours ouverte), m'écrire (herve.caps@ulg.ac.be - www.facebook.com/HabitatGroupeHuy), me téléphoner (0499 21 23 63) votre motivation dans cette démarche ou votre ressenti face à cette situation. J'aimerais comprendre comment je peux recevoir tant d'opposition de la part de quelques voisins, par le biais de la justice ou de brimades, et pourtant, vivre tant d'empathie envers vous tous qui, chaque jour, me faites signe en passant devant ma porte. La démarche poursuivie par le "comité de quartier" (c'est ainsi qu'ils se présentent) est-elle effectivement le reflet de la pensée de tout un village et de ses habitants ?

La porte de notre habitation vous est toujours ouverte ; pour partager, pour écouter, pour prendre une tasse de thé ou de café, pour donner des cours de physique à vos enfants... Si notre survie actuelle - il s'agit bien là d'un euphémisme - se résume à encaisser les coups portés par quelques couples de personnes, notre Vie, comme la vôtre sans doute, est faite de joies, de découvertes et de rencontres. Il me plairait que vous fassiez partie de ces dernières.

Vous remerciant de votre lecture, je vous souhaite, Madame, Monsieur, une excellente journée !
Hervé CAPS

P.S. Certaines personnes adhérant parfaitement à ma lettre ont tenu à la co-signer. Les voici: Hélène DECAUWER - Justine DANDOY - François SELECK - Hugues CROIBIEN - Amélie MARIN - Daniel NEVERS - Alice RAVACHE - Jean-Marie DAMUS

NDLR: la rédaction a remplacé les noms par des "X"
Source : http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=DMF20110913_00044197

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